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Simon Belzile – Profil d’un bâtisseur

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De Rivière-du-Loup à Valcourt, la vie de Simon Belzile tourne autour de la compétition et du service technique. Il agrandit encore son horizon et celui de BRP en s’assurant que les Can-Am ou les Ski-Doo brillent en tête des compétitions internationales, au plus haut niveau, comme le Rallye Dakar ou le championnat du monde des rallyes.

Simon Belzile est né à Rivière-du-Loup en 1978. Il est le deuxième de la famille, sa sœur Renée a cinq ans de plus que lui. Il a chevauché sa première moto, une PW50, à l’âge de six ans. 

Simon Belzile – Profil d’un bâtisseur

La ville de l’ouest du Bas-Saint-Laurent est aussi celle qui accueille un motocross intérieur dans un arénacross depuis 1981. Cette compétition a bercé son enfance, surtout que le père de Simon tenait à l’époque la concession Bombardier Suzuki Sport-Plus de R-D-L. Il était également pilote de motoneige sur ovale à la grande époque des Villeneuve et de Gaston Ferland. 

Simon débute sa première compétition à 13 ans, en motocross à Ville-Degelis avec une Suzuki RM80, en 1991. Il termine 6e dans une course où il affronte de gros noms comme Marco Dubé ou Alexandre Dionne.

En 1993, il est champion canadien de l’est en CMA. Il passe dans la catégorie Pro en 1996, après une année en junior 1994, puis senior en 1995. Sa première année pro se termine sur blessure, mais il continue et gagne le titre provincial en 1999 dans la série 125 puis en 2000 également.

Dans le même temps, à partir de 1998, il court en motoneige, participe au Snowcross de Montréal et passe les lignes pour concourir dans des compétitions américaines à Rock Maple, en Nouvelle-Angleterre (2003 à 2005)

Simon a baigné dans l’univers de la compétition dès son plus jeune âge et c’est sans surprise qu’il a passé un diplôme de mécanique de loisir. Il a rapidement rejoint la concession de son père. Il fait un peu de mécanique, mais il se plait plus au service de la concession où il aime diagnostiquer les soucis mécaniques, et apporter des réponses.

En 2001, à 23 ans, la vie change et lui ouvre des portes. Il est embauché à Valcourt, chez Bombardier. Une fierté pour un fils de concessionnaire ! Il commence comme analyste garantie SAV, puis passe rapidement au service technique. Il roule maintenant avec une moto KTM. Cela lui a peut-être servi quand l’entreprise a été restructurée en 2004. Simon perd son travail, mais il rebondit chez l’importateur canadien de KTM, basé à Saint-Bruno-de-Montarville. Il retrouve Mario Lajoie, qui vient lui aussi de Bombardier et qui dirige la filiale de la marque autrichienne. 

La mission durera moins d’un an et en 2005, il revient chez BRP. C’est l’année où il est victime d’un gros accident de motocross à Baie-Comeau, au guidon de sa KTM. 

En 2007, il intègre le service Racing du fabricant québécois, en même temps que l’arrivée du nouveau quad Can-Am sportif DS450. Fini la compétition en tant que pilote. Il va maintenant agir en renfort des équipes de course. Il va aider à régler les calibrations des moteurs, vérifier la fiabilité des éléments de compétition qui sont poussés à rude épreuve. Il pourra proposer des modifications sur des composants de châssis, de suspensions, pour améliorer leur fiabilité ou leur performance. La compétition est un laboratoire d’essais très important. Les pièces sont utilisées dans des conditions extrêmes. Cela permet de prévoir des casses sur des véhicules, de modifier des pièces pour améliorer la longévité ou la performance des modèles de série, sportifs ou de promenade.

En 2008, il entre vraiment dans le bain en participant à 26 fins de semaine de courses au Québec et aux États-Unis. Il parcourt toutes les GNCC, les courses AMA. Il côtoie tous les pilotes officiels américains comme John Natalie jr, Chad Wienen, Cody Miller, Josh Frederick, ainsi que les pilotes québécois Richard Pelchat, Mathieu Deroy, Yani Desjardins ou Amélie Lavallée, pour ne citer qu’eux. 

C’est le travail qu’il fait maintenant régulièrement au sein du service compétition de BRP, une équipe d’environ 14 personnes sous la direction de Jean-François Leclerc, qui comprend également deux chargés de projet, un pour Can-am et l’autre pour Ski-Doo. Plusieurs techniciens ont la capacité de modifier ou d’assembler des pièces. Deux assistantes s’occupent des demandes des pilotes, des contingences et des autres formalités administratives. Un coordonnateur s’occupe des États-Unis. 

L’équipe peut compter sur le renfort de l’équipe de course européenne South Racing Can-Am basée au Portugal et en Allemagne. C’est elle qui engage, prépare et suit les véhicules impliqués en championnat du monde des rallyes-raids ou au Dakar.

Simon Belzile était le seul de Valcourt au Dakar en 2019, au Pérou, en renfort pour l’équipe South Racing. Il ne s’est pas rendu en Arabie Saoudite cette année, mais il était en communication avec South Racing pour parer à toute éventualité. Et pour la 4e fois, Can-Am a gagné le Rallye Dakar dans la catégorie SSV, et également le Championnat du monde des rallyes-raids.

C’est une grande fierté pour BRP de rayonner sur le monde entier grâce à ses résultats internationaux. Les côtes-à-côtes ont le vent dans les voiles. Ils sont une partie importante des ventes Can-Am hors route, même s’il n’y a pas de statistiques de ventes officielles pour ce type de véhicule. D’ailleurs, le quad sportif DS 450 a fini d’être fabriqué en 2015. Maintenant, les autoquads Can-Am sont déclinés jusqu’à 72 pouces de largeur, ce qui n’est pas légal pour les sentiers fédérés québécois. Mais le marché américain et sud-américain est très demandeur, pour les Bajas et les déserts ou les dunes comme en Californie.

Les modèles turbo sont très performants et des restricteurs sont obligatoires pour abaisser la puissance. Certains disent même que ce serait pour ne pas être plus performants que des voitures, dont le rapport poids/puissance n’est pas toujours aussi favorable. L’important pour Simon est de pouvoir se battre à armes égales avec les autres marques. Les résultats sont flatteurs pour Can-Am !

Pour les États-Unis, Simon déplore l’arrêt des courses de côtes-à-côtes dans les courses GNCC, des courses d’enduro ouvertes aussi à des classes motos et quads. Mais la demande est très forte sur les courses comme Best in the Desert (BitD). Les courses organisées par Score, comme les Baja 1000 ou 500, sont très populaires aussi. Un nouveau type de course fait son apparition également, la King of the Hammer (KOH). Différents types de véhicules hors route sont représentés, et les autoquads ont toute leur place.

Il y a de moins en moins de courses au Québec, regrette Simon, et les SSV sont peu représentés. Il y a le GP3R, la série McGrégor, et les défuntes 12 Heures d’endurance de La Tuque, où les côtes-à-côtes commençaient à être populaires et spectaculaires. 

C’est aux 12 Heures de La Tuque que le premier Maverick X3 a été testé. Un modèle 4 places avait été utilisé pour intégrer le moteur plus au centre, en modifiant le centre de gravité. L’engin avait été confié à Yani Desjardins qui avait survolé l’épreuve, en plus de pouvoir compter sur des suspensions réglées idéalement pour la partie terre défoncée de La Tuque.

Il est intéressant également de voir Simon Belzile et ses collègues Jean-Philippe Breton, Danny Poirier et Patrick Lussier s’affairer au Grand Prix de Trois-Rivières (GP3R), devant le Can-Am Maverick X3 d’Andrew Ranger, ou bien donner des conseils à Marc-Antoine Camirand. Les SSV doivent s’adapter à l’asphalte, avec des sauts courts. Les suspensions, la calibration électronique, le choix de pneumatiques, tout doit être modifié pour performer sur une surface complètement différente.

C’est une responsabilité importante pour Simon Belzile d’être la « boîte à outils de secours » de Can-Am pendant les compétitions de haut niveau, mais elle fait partie de son ADN et de sa passion depuis son plus jeune âge. Il est également représentant BRP à la FIA, la fameuse Fédération Internationale de l’Automobile, pour les règlements techniques. 

Cela va faire vingt ans qu’il a commencé chez BRP, et la passion est intacte. Il fait partie des rares personnes qui vivent de la compétition au sein d’une entreprise.

Pour ses loisirs, Simon suit son fils qui prend la relève dans les courses hors route. Sa sœur fait de même avec ses trois enfants et son conjoint Dany Pominville, et ce sont de belles fins de semaine où la famille peut se réunir en profitant du grand air.

Grâce à sa grande connaissance de la course et des parties techniques, Simon Belzile a travaillé dans l’ombre des pilotes, pour éviter les casses et améliorer les performances, sans compter ses heures, et avec toujours une implication de tous les instants. À ce titre, il mérite bien de faire partie de la page Bâtisseurs !

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