Le cardan, le demi-essieu, le demi-arbre ou encore l’essieu ou le « drive shaft » sont bien des noms qui sont souvent imposés à cette pièce mécanique très mal menée, mais d’une grande simplicité. Démystifions cette pièce mécanique.
Pour commencer, entendons-nous sur son vrai nom. Nous parlons dans son ensemble d’un demi-essieu de roue. Quelques variantes de joints est utilisées dans l’assemblage d’un demi-essieu. Il y a deux principes mécaniques qui est fréquemment employés. Soit, le joint à cardan et le joint homocinétique.
Le joint à cardan
Le joint à cardan est d’une rare simplicité ainsi qu’un choix de nature économique. L’inventeur italien M. Cardano mit au point cette technique pour accoupler deux arbres tournants non alignés ou lorsque les positions angulaires, l’un par rapport à l’autre, peuvent varier. Dans l’industrie du quad, il est principalement employé sur les arbres de transmission «drive shaft». Et plus rarement sur les demi-essieux.
Composé d’un croisillon avec ses dés, économiques au remplacement, il comporte tout de même un côté sombre. Son fonctionnement résulte d’une non-linéarité de rotation. Pour contrer ce phénomène, un second joint doit y être installé. Et ce, sur le même arbre, au même angle, mais synchronisé d’un quart de tour. Une autre facette sombre est sa vulnérabilité à l’eau qui le désagrégera.
Exemple de non-linéarité du joint à cardan
Le joint homocinétique
Le joint homocinétique est beaucoup plus évolué. Sa linéarité est pratiquement parfaite ce qui résulte d’un fonctionnement plus fluide. Comme il est plus complexe, son prix l’est aussi. Sa conception exige un fonctionnement dans de la graisse afin de le lubrifier ainsi que pour y dissiper la chaleur. Une simple intrusion d’eau ou de sable dans le soufflet va contaminer la graisse et infliger un châtiment fatal au joint. Comme il est protégé par un soufflet «boot», on devine rapidement l’importance de son bon état.
Vérifiez régulièrement vos soufflets de demi-essieu
Une simple inspection visuelle de vos soufflets peut vous indiquer si une intervention est nécessaire. La présence de graisse indique qu’une réparation immédiate est à faire. Des traces d’usure ou de craquelures sur le soufflet sont présage d’une intervention dans un futur rapproché.
Choix du soufflet de remplacement
Il existe quatre choix de soufflets sur le marché. Celui du fabricant de votre quad, le soufflet de remplacement «jobber», le soufflet universel et celui en deux parties à coller.
Ce dernier est une vraie plaisanterie de mauvais goût. Il est fendu en deux parties qu’on doit assembler avec de la colle autour du joint homocinétique. La propreté et une bonne dextérité doivent être au rendez-vous. Pas si évident.
Le soufflet universel peut être une solution de second rang. Ce soufflet n’exige pas le démontage du joint homocinétique. On l’étire et le passe par-dessus le joint. Sa composition du soufflet est habituellement souple, mais plus fragile face aux branches.
Les soufflets du fabricant ou encore de remplacement «jobber» sont selon moi le choix à préconiser.
Ensemble du soufflet de remplacement
Remplacer le soufflet d’un demi-essieu
Quad utilisé : CFMoto CForce 1000
Outils nécessaires
Des outils de base seront nécessaires :
- -Pinces pour collet de soufflet.
- -Clé dynamométrique.
Le retrait de la roue et le démontage de l’étrier de frein seront nécessaires. Dévissez l’écrou de l’extrémité du demi-essieu. Retirez les boulons de retenue des biellettes de suspension «ball joint» de votre porte-fusée. Dégagez ceux-ci et mettez de côté votre porte-fusée.
Retirez le demi-essieu du différentiel en tirant fermement. L’utilisation d’un levier peut être nécessaire entre le différentiel et le demi-essieu. Prenez garde à ne pas abîmer le joint d’étanchéité du différentiel.
Retirez les collets du soufflet à remplacer à l’aide de pinces coupantes. Coupez le vieux soufflet et mettez-le de côté. Inspectez la graisse de votre joint homocinétique. Si la graisse ne comporte pas de sable, c’est une bonne nouvelle. Il est bien possible que votre joint soit encore en bon état. Si par contre la graisse est contaminée, il est probable que le joint soit déjà abîmé. Même si le soufflet est remplacé, une fin de vie est éminente pour celui-ci.
Pour séparer l’embout du joint homocinétique du demi-essieu, il sera nécessaire d’utiliser un marteau et de lui infliger quelques petits coups. Utilisez un poinçon de laiton et frappez uniquement sur la partie du centre près du demi-essieu. Remarquez sa position d’installation, il ne doit pas être inversé. Une fois les pièces séparées, retirez un maximum de la vieille graisse. Inspectez l’état du joint. S’il y a des traces d’écorchures, celui-ci sera malheureusement à remplacer.
Pièce de joint homocinétique écorché
Remontage du joint homocinétique
Commencez par passer le petit collet sur le demi-essieu. Ensuite, faites suivre le soufflet. Injectez une partie de la graisse fournie avec le soufflet dans la partie du joint homocinétique. Maintenant, réinstallez le joint sur le demi-essieu. Assurez-vous que celui-ci soit bien enclenché dans sa barrure. Videz le reste de la graisse dans le soufflet et mettez le soufflet en place sur le joint. Positionnez les collets et serrez ceux-ci à l’aide des pinces.
Pinces à collet de soufflet
Maintenant, il ne reste qu’à réinstaller le demi-essieu en inversant la procédure. Positionnez la barrure en C au centre du demi-essieu. Cela facilitera son insertion dans le différentiel. Si de l’huile s’est écoulée du différentiel lors de la réparation, réajustez alors son niveau. N’oubliez pas l’importance de respecter le couple de serrage de l’écrou du roulement de roue.
Conclusion
La manœuvre est généralement très simple. Si un doute est trop important sur l’état de votre joint homocinétique, il est possible d’en obtenir un sans le demi-essieu. Dans la majorité des cas, le prix additionné du soufflet et du joint va surplomber celui d’un demi-essieu complet de remplacement. Vérifiez les deux options et le choix sera alors simple.
