Depuis déjà presque 10 ans, Polaris a lancé le General sur le marché, en créant la catégorie des crossovers. C’est-à -dire que le véhicule propose un très bon confort grâce à une vaste cabine et des suspensions au débattement généreux. De plus, le véhicule est muni d’une benne basculante qui permet de faire des travaux ou encore de transporter une foule de bagages. En plus d’une très bonne polyvalence, cela en fait un véhicule idéal pour voyager quelques jours dans des expéditions lointaines.
Le General est offert en deux lignes de modèles : les réguliers avec le Sport passablement dénudé et le Premium, et les XP 1000 plus élaborés qui offrent trois niveaux d’équipement : Sport, Premium et Ultimate. Toutes les déclinaisons sont offertes en version à deux ou quatre passagers. Le modèle qui est testé ici est le Polaris General XP1000 Sport 2024.
Carrosserie et finition
Le General XP 1000 Sport est équipé d’usine d’un toit rigide, d’un pare-chocs avant, d’un treuil de 4500 lbs. Déjà présent sur le marché depuis neuf ans, l’apparence du véhicule est toujours actuelle à cause du dessin équilibré de la carrosserie. Le long capot surplombe les phares aux DEL et accentue leur regard volontaire. Ceux-ci encadrent une grille qui abrite le radiateur haut placé. On retrouve aussi à l’avant un pare-chocs dans lequel se trouve un treuil de 4500 lbs. En examinant de près l’assemblage de carrosserie et des éléments mécaniques, on constate que les plastiques sont simplement de couleur teintée, même si les plastiques ont un beau lustré. Rendu à un prix de détail de plus de $ 30 000, on aurait aimé avoir une carrosserie peinte. À l’arrière, la benne basculante de dimension standard est en plastique avec une doublure de bonne qualité et les feux arrières sont au DEL. Enfin, la largeur du véhicule est de 62,5 pouces pour le General régulier et de 64 pouces pour les General XP 1000.
En soulevant le capot à l’avant, on ne voit que deux prises d’air pour le moteur et la transmission, le bouchon de remplissage du radiateur ainsi que la barre de connexions pour les accessoires électriques que vous rajouterez. La batterie de grosse dimension et le panneau de fusible sont situés sous le siège du conducteur et le filtre à air derrière la cloison de la cabine, facilement accessible en soulevant la benne.
Prendre place derrière le volant est facile grâce aux portes qui ouvrent largement. Notons que ces portes sont munies de poignées intérieures et extérieures, ce qui facilitera son utilisation si vous installez des vitres latérales pour fermer la cabine. L’assise élevée et droite laisse beaucoup de place pour les jambes, surtout que le siège du conducteur est ajustable d’avant en arrière. De même, la colonne de direction est munie d’un levier qui permet d’ajuster sa hauteur sur une bonne amplitude. Fait intéressant, les cadrans indicateurs sont fixés sur la colonne de direction et suivent l’angle d’ajustement du volant. Les baquets plutôt fermes au centre se révèlent confortables même après plusieurs heures de randonnée.
Une fois à bord, le conducteur se retrouve derrière un tableau de bord bien conçu qui est pleinement fonctionnel. À la gauche du volant, on retrouve deux commutateurs : le premier qui contrôle les phares (Off, Low beam, Hi beam) et le second le système de traction du véhicule (2WD, 4WD,déverrouillage du différentiel arrière (mode turf)). Ces commutateurs se trouvent un peu bas sur le tableau de bord et le conducteur doit pencher la tête pour voir leur position. Aussi, les conducteurs de grande taille peuvent les actionner sans le vouloir avec le genou en embarquant à bord. C’est ainsi que les phares sont fermés de jour ou qu’on se retrouve en deux roues motrices dans la neige épaisse. Derrière le volant, un cadran numérique est flanqué à droite d’un compte-tours moteur et d’un cinémomètre. L’indicateur numérique donne au conducteur toutes les informations pertinentes : témoin lumineux de rappel de ceinture de sécurité, vitesse (rappel), niveau de carburant, odomètre avec deux totalisateurs journaliers, mode de traction et rapport de transmission engagés, position haute des phares. Dans un sous-menu accessible avec un bouton sélecteur, vous aurez accès aux informations concernant le niveau de voltage, la température du liquide de refroidissement du moteur, l’horodateur du moteur et le chronomètre de voyage. Il est même possible de changer la couleur et l’intensité de l’indicateur numérique.
Les deux sièges sont séparés par une large console sur laquelle logent le levier de sélecteur de vitesse toujours aussi rétif et qui contient également deux porte-bouteilles. L’espace de la console centrale est généreux et l’accoudoir qui est rembourré dans les versions plus luxueuses est juste à la bonne hauteur. Enfin, un coffre à gants étanche devant le passager complète le rangement à l’avant. Au lieu de mettre une poignée de maintien devant le passager, Polaris a décidé d’en mettre une sur la console centrale et l’autre dans la porte du passager. Cette dernière est intrusive dans l’espace pour le passager, qui l’a souvent appuyée sur la cuisse. Mais c’est le prix pour avoir un tableau de bord complètement dégagé pour faire place aux équipements optionnels prévus par le constructeur.
Moteur, transmission et suspension.
Le General est propulsé par un moteur Prostar de 1000 cm³ à deux cylindres en parallèle avec injection électronique qui développe 100 hp. Ce moteur jouit d’une très bonne réputation de fiabilité et est couplé à une transmission de type CVT qui travaille en harmonie.
La transmission possède une gamme haute et basse que l’on sélectionne à partir du levier de vitesse. À cela, le conducteur pourra choisir de rouler en mode à deux ou quatre roues motrices ou avec le différentiel arrière débarré électriquement. Le système de traction du Polaris General est un système de transmission intégrale conçu pour offrir une traction optimale en fonction des conditions du terrain. Il ne travaille pas en prise constante comme d’autres véhicules. Lorsque vous roulez en mode AWD, seules les roues arrière sont motrices en permanence. Les roues avant s’engageront automatiquement lorsque le système détectera une perte de traction des roues arrière. Une fois la traction revenue, le système désengage les roues avant pour revenir en deux roues motrices. Ce principe se répétera tout au long de votre randonnée. Adoré par certains et décrié par d’autres, il a le principal avantage d’offrir un fonctionnement en douceur et d’avoir le différentiel avant verrouillé en tout temps lorsque les quatre roues motrices sont requises. De l’autre côté, il y aura toujours un petit décalage qui fera que les roues arrière patineront plus que d’autres VCC. Cela causera pas votre enlisement dans la neige, mais causera un stress supplémentaire sur les sentiers damés durcis, surtout avec un véhicule qui a une masse nette avoisinant les 750 kg. Quant au mode Turf, il ménagera grandement votre pelouse si vous vous servez du véhicule pour travailler sur votre terrain. Il n’y a pas de mode de conduite de prévu par le fabricant, mais honnêtement, on n’en ressent pas le besoin. La mécanique est amplement souple pour répondre à toutes les situations.
Les solutions techniques mises en place pour les suspensions sont une des grosses différences entre le General régulier et le XP 1000. À l’avant et à l’arrière pour le XP 1000, nous retrouvons une suspension à double triangulation avec barre antiroulis et amortisseurs Walker Evan Velocity Series au gaz qui permettent d’ajuster la compression et les rebonds en fonction du type de conduite désiré. Les suspensions ont un débattement de 14 pouces à l’avant et à l’arrière. La garde au sol du véhicule est de 13 pouces. Enfin, les pneumatiques aux quatre roues sont de taille 30 x 10 R15 sur des jantes d’aluminium de 15 pouces. Ce sont des Pro Armor Crawler XG de 30 pouces qui ont une bonne traction dans le sable et la boue, mais sont moyens dans la neige.
Comportement en sentier
Prendre place dans le Polaris General est très aisé à cause de l’ouverture généreuse des portières. Une fois les ceintures bouclées, on tourne la clef pour lancer le moteur et on constate que celui-ci s’exécute dans la plus grande civilité. La mécanique fonctionne en grande douceur, sans vibrations excessives ou à -coups. En engageant le rapport de la transmission, on apprécie aussi l’absence de délai de réponse qui contribue à la précision globale de fonctionnement du véhicule. Lors d’une accélération soutenue, on ressent immédiatement la poussée du moteur, qui offre une excellente réactivité et maintient une forte traction jusqu’à sa vitesse maximale, bridée électroniquement à environ 115 km/h. Que ce soit sur terrain plat ou en montée, la puissance est délivrée de manière optimale grâce à la très bonne coordination entre la transmission et le moteur. Bien que ce ne soit pas un véhicule purement axé sur la performance, son moteur de 1000 cm³ procure une accélération dynamique qui ne manquera pas de vous donner le sourire.
La suspension, grâce aux amortisseurs Walker Evan, est un point fort du véhicule et fait un travail de très bon niveau pour contrôler les mouvements de caisse. En effet, elle absorbe bien les cahots et les crevasses du sentier à vitesse de croisière. Même en forçant la cadence, elle ne perd jamais sa contenance en retournant des chocs exagérés aux passagers. En aucun temps la suspension n’est allée frapper en butée.
Dans les virages appuyés, le roulis est parfaitement maîtrisé, offrant ainsi une sensation de sécurité au conducteur qui enchaîne les courbes avec confiance. La direction assistée, à la fois précise et réactive, transmet un bon ressenti du terrain et permet de positionner le véhicule avec précision sur le sentier. Enfin, même avec une conduite détendue, on parcourt de longues distances en peu de temps grâce à la parfaite harmonie entre les différentes composantes mécaniques. Le véhicule se montre sain et tolérant, offrant une marge d’erreur appréciable au conducteur.
Le General offre aux occupants une expérience de randonnée décontractée et démontre une belle aisance dans ses déplacements. Dommage que les cliquetis que l’on entend dans la cabine en roulant fassent ombrage aux efforts de Polaris pour réduire les NHV (noise, harshness, vibrations) du véhicule. Enfin, bien que ce ne soit pas critique, la conception du bouchon d’essence qui est exposé et qui manque de protection contre la boue qui s’y collera en roulant. Vous devrez prendre soin de bien enlever la boue et autres avant d’enlever le bouchon pour éviter de se retrouver avec des débris dans le réservoir.
Nous aimons beaucoup:
- L’équilibre général du véhicule qui en fait une machine compétente dans toutes les situations.
- Le confort pour les occupants dans la cabine.
- Le fonctionnement harmonieux de la mécanique et le très bon rendement des suspensions avec les amortisseurs Walker Evans.
Nous aimons moins:
- Les cliquetis que l’on entend dans la cabine en roulant. Dommage.
- Pourquoi un levier de vitesse si rétif ?
- La poignée de maintien dans la portière droite qui est intrusive dans l’espace du passager.
- Le bouchon d’essence mal protégé contre la boue.
En conclusion:
Le Polaris General est le pionnier du segment Crossover, combinant avec brio les capacités de travail, les performances dynamiques et le confort des passagers. Grâce à une conception minutieuse et une compréhension précise des besoins des utilisateurs, il reste une référence même après neuf ans sur le marché. Offrant un équilibre optimal entre la puissance plus qu’adéquate quand on la sollicite, confort élevé et stabilité rassurante, il répond aux attentes de la grande majorité des amateurs de VCC. Son habitacle spacieux et bien agencé ajoute à son attrait. Avec le General, Polaris propose un véhicule polyvalent, aussi efficace qu’un couteau suisse, dans un environnement conçu pour allier performance et sérénité.
