Après une pause forcée de deux ans à cause de la satanée pandémie de Covid-19, le Club de VTT de la Matapédia relançait les 2, 3 et 4 septembre derniers le célèbre Festival Quad Matapédien (FQM). Cet événement, parmi les plus célèbres dans la collectivité quad, en était à sa vingtième édition cette année. Le monde a profondément changé ces deux dernières années. Quand on remet sur les rails une institution comme le FQM, on peut être anxieux de la réponse des adeptes à l’activité.
Au grand soulagement des organisateurs, la réponse a été positive. Car ce sont 300 quadistes qui sont venus rouler dans les sentiers. Il s’agit d’un nombre comparable de participants que la 19e édition, celle de 2019, avait attiré. Finalement, malgré les bouleversements sociétaux apportés par la pandémie, les quadistes de la province ont répondu présent!
Les randonnées :
Il y a toujours deux randonnées proposées au Festival Quad : la rouge et la verte. Durant les dernières éditions, on a pu constater de véritables efforts de variations de trajets. Que ce soit pour des besoins de changement ou par nécessité à cause de la transformation radicale du territoire. Mais cette année, les changements sont radicaux. Tout d’abord, pour la première fois en 20 ans, les parcours se font en sens antihoraire. Ensuite, les deux randonnées roulent à l’est et à l’ouest d’Amqui au lieu d’une journée complète à l’est et l’autre à l’ouest. Évidemment, les attraits visités ne sont pas les mêmes. C’est une grande amélioration, car même si vous roulez sur les mêmes sentiers, vous verrez des panoramas nouveaux.
La randonnée rouge (164 km) :
Premier changement en partant, on traverse le lac Matapédia par le pont couvert à l’est d’Amqui. On se rend au premier arrêt qui se fait au belvédère des chutes à Philomène. Ce belvédère, qui profite à toute la communauté locale, est une initiative citoyenne remarquable du Club quad de la Matapédia. Par la suite, on traverse la rivière Matapédia par la passerelle André-Blouin à l’ouest d’Amqui pour se diriger vers la deuxième pause à l’aire de repos Mario-Lefrancois. Ce qui nous offre une vue surplombante sur le village et les champs de St-Léon-le-Grand.
Ensuite, toujours en sens antihoraire, la randonnée vous amènera au site commémoratif de la grippe espagnole. Un mémorial érigé sur l’emplacement d’un ancien camp de bûcherons. Ce site prend un nouveau sens en ces temps de pandémie. Car, il souligne le décès tragique de bûcherons durant l’automne 1918 par la grippe espagnole. Rénové depuis quelques années, ce site nous incite à l’introspection et à songer combien la vie était difficile à cette époque et que, la Covid nous le prouvant, les pandémies sont toujours possibles. Ensuite, le commissaire guide le groupe vers la montagne St-Pierre pour aller à la tour d’observation. Elle a été construite par le club et qui offre une vue à 360 degrés sur toute la région.
Parc d’éoliennes du lac Alfred et sa forêt d’éoliennes
Pour vous y rendre, vous traverserez le parc d’éoliennes du lac Alfred et sa forêt d’éoliennes qui font tourner lentement leurs pales blanches dans le soleil. Ce parc d’éoliennes du lac Alfred, qui a été installé dans la région en 2012 et 2013, compte 150 éoliennes et couvre une superficie de 16 800 hectares. Il s’agit du plus grand parc d’éoliennes construit au Canada. Chacune des éoliennes a nécessité la construction de chemin d’accès déboisés sur 200 pieds de large, avec aplanissement des dénivelés de terrain en pente constante pour permettre le transport des convois de pièces hors normes ou des grues géantes.
Après le diner servi au village de la Rédemption, le groupe repart par le sentier. Il s’arrêtera à la chute du lac Alfred. Il y a un belvédère d’aménagé pour se rendre par la suite sur le mont de Val-d’Irène pour visiter la tour d’observation. Elle offre une vue dominante des alentours et le radar météo qui sert à faire les observations du ciel de l’est du Québec. Par la suite, c’est le retour vers le garage du club où se terminera la journée.
La randonnée verte (166 km):
La randonnée verte n’est pas en reste du point de vue de ses modifications. D’emblée, lui aussi en sens antihoraire, son tracé nous fait faire une large incursion vers l’est en roulant autour du lac Matapédia où il y aura des arrêts au Dépôt à Soucy en bordure du lac, à Sayabec et à la Vallée de la Framboise de Val-Brillant. Ce producteur a commencé en 1994 à produire des framboises, des gadelles et des cassis. Au fil des années, ils ont développé une ligne de vins de framboises et de cassis. Plusieurs sont primés dans des concours nord-américains. On ne peut que se réjouir de la réussite de ces gens qui ont cru en leurs rêves, ont déployé de prodigieux trésors de ténacité et de travail et en récoltent maintenant les fruits.
Vue sur le lac Matapédia
Le groupe aura aussi l’occasion de s’arrêter au gazebo de Val-Brillant où la vue sur le lac Matapédia est superbe avant de repasser à l’ouest d’Amqui pour aller diner à Albertville.
En après-midi, le groupe pourra visiter le site des chutes et le marais de la rivière Causapscal. Initialement, ce site a été développé dans un but de protection du saumon contre le braconnage en retenant les géniteurs dans une fosse avec une barrière de retenue gardée 24 heures par jour. Le site était déjà impressionnant, car on pouvait voir un saumon sauter hors de l’eau de temps à autre.
De plus, près de la barrière, nous pouvons voir les nageoires dorsales des saumons qui nagent au fil de l’eau, le nez dans le courant. Au cours des dernières années, un volet d’interprétation du saumon a été développé et une salle d’exposition a été aménagée. Malheureusement, la caméra immergée qui transmettait l’image des saumons qui nagent dans la fosse était en panne et retirée de la fosse. Cependant, Michel, un des gardiens du site, nous a fait le récit captivant du cycle de vie du saumon, de la naissance jusqu’à sa mort. Une belle visite intéressante, instructive et surtout inattendue aussi loin dans les bois.
Le groupe terminera la randonnée en roulant dans une succession de sentiers forestiers étroits (comme je les aime), puis dans des champs de fourrage ou blonds de grains murs prêts à être récoltés. D’ailleurs, en plus des sentiers, le randonneur pourra se régaler les yeux du spectacle représentant bien le caractère agricole et forestier de la région : la mosaïque des champs verts ou blonds, des lots boisés, le tout déroulé sur les flancs ondoyants de la vallée matapédienne.
Ce qui n’a pas changé à Amqui
Le Festival Quad Matapédien reste une formidable machine rassembleuse pour promouvoir l’aspect festif de l’activité du quad. Aux habitants de la région et guider les visiteurs. Il est très remarquable que le comité du Festival parvienne à maintenir en marche les considérables ressources des bénévoles du club qui sont mobilisées pour la réussite du festival. Dans la constante recherche d’innovation du Festival, le remodelage des randonnées est un coup de maitre. Car, on n’avait plus cette impression de déjà-vu. Tout un vent de fraicheur pour les 20 ans du Festival!
Quoiqu’on en dise, le club quad Matapédia a planté dans le sol les jalons d’un modèle de gestion de club de VHR qui fait école dans le monde du quad, et ce jusqu’en dehors des frontières du Québec. Sur le terrain, on sent les résultats de cette recherche d’excellence et d’innovation pour faire connaitre positivement l’activité du quad. Les gens parlent du quad comme étant une ressource touristique et non pas comme une nuisance. La population a pris conscience que les quads, au-delà du comportement répréhensible de quelques têtes brûlées, apportent une manne vraiment appréciable dans la région.