Dans une chronique antérieure, nous avons vu les composantes d’un système de refroidissement ainsi que leur rôle. Également, nous avons abordé les types de liquides de refroidissement qu’il est possible d’utiliser dans le système. Dans la présente chronique, nous verrons comment effectuer les opérations pour faire l’entretien adéquat d’un système de refroidissement.
Conséquences de ne pas remplacer le liquide de refroidissement selon la recommandation
Chaque fabricant indique dans le calendrier d’entretien du manuel du propriétaire l’intervalle de remplacement du liquide de refroidissement. Habituellement, cet intervalle se situe entre deux et cinq ans.
Avec le temps, le liquide de refroidissement accumule des impuretés ainsi que des particules d’oxydation. De plus, le pH peut se modifier et sa concentration augmenter. Il est également possible que de la cristallisation se produise à l’intérieur du circuit de refroidissement.
PH du liquide de refroidissement
Lorsque le pH passe en dessous de 7, l’acidité du liquide augmente, ce qui favorise la corrosion à l’intérieur du circuit. Un liquide vieillissant aura effectivement un niveau d’acidité plus élevé, entraînant la corrosion des chemises de cylindre, du bloc-cylindres, de la culasse, ainsi que des autres composants du circuit. À l’inverse, un pH supérieur à la spécification est également néfaste pour le circuit de refroidissement, car il peut endommager les joints d’étanchéité et les composants en métal plus tendre.
Mélange de différents liquides de refroidissement
Par exemple, le mélange d’un liquide d’origine minérale avec un liquide d’origine organique pourrait créer des bouchons de boue dans le circuit de refroidissement. Il est très difficile d’éliminer complètement cette boue.
Certains mélanges peuvent également provoquer de très fines particules qui agiront comme du papier sablé dans la pompe à eau.
Alors, un conseil : ne mélangez surtout pas les liquides de refroidissement possédant des caractéristiques différentes !
Exemple de cristallisation
Une petite anecdote :
L’exemple suivant concerne un véhicule de 2018. Ce problème a été constaté en 2024, alors que le véhicule avait moins de 1 000 km. Le fabricant recommande le remplacement du liquide tous les deux ans, ce qui avait été négligé.
Symptôme :
Après une utilisation d’environ 30 minutes, le voyant de surchauffe s’allumait. Heureusement, l’utilisateur a immédiatement arrêté le moteur, ce qui a évité le pire.
Après inspection, il a été constaté que le radiateur était bloqué par des cristaux.
Conséquences :
Les cristaux ont formé des dépôts dans les durites, causant de légères fuites ainsi que le déchirement du joint du thermostat.
Les conduites de liquide et les orifices de purge d’air étaient obstrués.
Le radiateur était bloqué.
La réparation a nécessité le démontage presque total du moteur afin de retirer les cristaux à l’aide d’une brosse d’acier. Par ailleurs, le remplacement de plusieurs joints d’étanchéité ainsi que du radiateur a été effectué, suivi d’un rinçage à grande eau.
La vérification de votre liquide de refroidissement
Le niveau
Repérez le réservoir d’expansion et vérifiez que le niveau du liquide de refroidissement se situe entre les indications « min » et « max ».
Le PH
L’utilisation de bandelettes de vérification permet de mesurer le pH du liquide. Il est important de connaître le pH du liquide à l’état neuf, car celui-ci diffère entre les courtes et les longues durées.
La concentration
La concentration du liquide de refroidissement augmentera avec l’évaporation. Une concentration trop élevée entraînera une performance réduite du système de refroidissement. À l’inverse, une concentration trop faible présente un risque d’éclatement du moteur en raison du gel du liquide.
Un réfractomètre est l’outil idéal pour vérifier la concentration. Le niveau de concentration est proportionnel à la température à laquelle le liquide gèlera, la norme étant de -37 °C. S’il est trop concentré, il doit être dilué avec de l’eau distillée. Contrairement à l’eau du robinet, l’eau distillée a un pH neutre et est dépourvue de minéraux.
Le remplacement du liquide de refroidissement
La vidange
Pour effectuer le remplacement du liquide de refroidissement, il est nécessaire de vider le radiateur par son robinet de vidange ou par le retrait de la durite du bas du radiateur. Une grande partie du liquide se trouve également dans le moteur. La plupart des moteurs sont dotés d’une vis de vidange, et il est probable qu’il faille consulter la documentation pour la repérer. Une fois l’écoulement terminé, remettez les éléments en place.
Le remplissage
Maintenant, il est temps de remettre du liquide neuf. Assurez-vous d’utiliser celui recommandé par le fabricant et, de préférence, prémélangé à -37 °C.
Il existe deux méthodes de remplissage. Il y a sous vide ainsi que la méthode traditionnelle.
Remplissage traditionnel
À partir du bouchon du radiateur, ajoutez du liquide jusqu’au niveau adéquat. Si votre moteur est équipé d’une vis de purge d’air, dévissez cette vis jusqu’à l’apparition du liquide. Mettez le moteur en marche et remplissez à nouveau le radiateur. Répétez l’opération jusqu’à ce qu’il ne sorte plus d’air par la vis de purge. Ajustez ensuite le niveau du réservoir d’expansion.
Remplissage sous vide
Le remplissage sous vide a l’avantage d’éviter qu’une poche d’air ne reste coincée dans le système de refroidissement. De plus, le remplissage est très rapide. Cependant, un outil ainsi qu’une source d’air comprimé sont nécessaires. Le principe est de créer un vide dans le système de refroidissement afin d’aspirer ensuite le liquide de refroidissement neuf dans le moteur. On ajuste ensuite le niveau, on réchauffe le moteur et on profite de l’occasion pour purger l’air restant par la vis de purge.
En conclusion
L’entretien du système de refroidissement d’un quad est crucial pour garantir le bon fonctionnement du moteur et prévenir des dommages graves. Les propriétaires de véhicules doivent être attentifs à la qualité et au type de liquide de refroidissement utilisé, ainsi qu’à son niveau et son pH. Ignorer ces aspects peut entraîner des problèmes tels que la corrosion, la formation de dépôts et même une défaillance moteur. Un entretien régulier et un respect des recommandations du fabricant permettront d’assurer la longévité et l’efficacité du système de refroidissement.