Le Can Am Outlander 650 Max XT n’est pas vraiment une nouveauté en soit et il roule sa bosse dans les bois depuis 2007 : une éternité. Cependant, contrairement à d’autres constructeurs, Can Am a la très bonne habitude de faire évoluer sans cesse ses modèles au fil du temps, notamment par des révisions en 2009 et en 2011.
Nous pensons que l’introduction de la très compétente gamme L par Can Am dans sa palette pourrait porter ombrage aux Outlander déjà en place sur le marché et forcer le constructeur à y donner une nouvelle impulsion d’évolution. Nous étions curieux de rouler un Outlander récent pour le vérifier.
Ma bonne amie Josée Guay s’est justement offert un rutilant Can Am Outlander 650 Max XT pour Noël et elle a bien voulu se prêter à nos tests. Un gros merci en passant.
Carrosserie et finition
Le style de la carrosserie de la série Outlander a toujours évolué au fil des années. Le design actuel a été introduit en 2012 avec l’Outlander 1000 qui introduisait le nouveau châssis G2 et un nouveau type d’éclairage à projecteur des plus efficaces. Le véhicule présente une qualité d’assemblage et de finition de très bon aloi. La couleur blanche moulée dans le plastique présente un beau lustre et, on s’en doute, contraste très bien avec les plastiques, sièges, marchepied, pare-chocs, bref, avec tout le reste qui est noir.
Les couleurs offertes pour les atours du Outlander 650 se résument à quatre possibilités : le camo, la livrée jaune typique Can Am, le blanc et le fini aluminium brossé qui est très classe. La dotation standard de la version XT comprend un treuil de 3000 lb avec sa télécommande, les pare-mains, des jantes d’aluminium exclusives, des pare-chocs avant et arrière.
Côté rangement, le VTT est muni de porte-bagages à l’avant et à l’arrière qui sont faits de plastique résistant recouvert d’un enduit caoutchouté. Ils sont compatibles avec le système d’attache rapide LinQ. Nous retrouvons aussi à l’arrière un espace de rangement qui est de bonne contenance (21.4l) où est rangée la télécommande du treuil.
Le moteur est caréné derrière des panneaux de plastiques qui isolent très bien les jambes du pilote de la chaleur du moteur. Les larges ailes offrent une très bonne protection contre les éclaboussures même en condition de randonnée rapide.
Ce VTT est développé sur le nouveau châssis G2, plus solide, introduit en 2013 dans la gamme. Il a fait oublier rapidement l’ancien G1 qui présentait des problèmes de solidité en cas d’impact sévère. En plus d’assurer une meilleure résistance, il permet d’obtenir une tenue de sentier plus précise en contrôlant la torsion en mouvement. Tout comme dans le monde automobile, un châssis plus rigide donne plus de latitude au fabricant de jouer avec les tarages de suspension, tout en gardant la même qualité dynamique de la machine. Comme on le verra plus loin, Can Am ne s’est pas gêné pour le faire.
Ergonomie, instrumentation et éclairage
Lorsqu’on prend place sur le quad, on se rend compte que l’assise est haute, mais le rapport de distance entre le guidon, le siège et les marchepieds sont judicieux et contenteront les conducteurs de toute taille. L’espace réservé au passager à l’arrière est très généreux et ce dernier ne se sentira pas coincé derrière un conducteur de grande taille. C’est un avantage marqué du Can AM sur le Polaris XP Touring.
Le guidon, large, présente les commandes de façon usuelle pour une machine nord-américaine. Le système de freins est centralisé sur la manette gauche. On peut actionner les freins arrière via la pédale de frein côté droit.
On retrouve sans surprise les commandes où on s’attend à les trouver sur les commodos du guidon : côté gauche, on retrouve les commandes du toutes les commandes d’éclairage, démarreur, interrupteur d’urgence, treuil. Du côté droit, on trouve les commandes du système de traction 4×4. Le sélecteur de vitesse est placé à droite sur le faux réservoir juste sous la commande d’accélération. L’instrumentation du quad est numérique et repose sur le capot avant du VTT, les chiffres de bonne dimension sont clairement visibles d’un simple coup d’œil.
Dans l’empressement de changer de rapport en étant debout dans le feu de l’action, il est arrivé d’accrocher la commande des gaz avec l’avant-bras et de faire reculer la machine sans que ce soit désiré par le conducteur. Cette situation arrive surtout avec les personnes de grande taille.
Can Am a pourvu le Outlander 650 de 4 phares de type projecteur qui assurent un éclairage parmi les plus efficaces de la catégorie. Les basses sont de type réflecteur de 55w et les phares de route sont des projecteurs haute densité de 60W.
Comportement et puissance
À l’aise dès qu’on s’installe sur le quad, il nous tarde de le faire rouler pour juger de sa performance. Dès les premiers tours de roue, nous nous retrouvons des impressions sensorielles familières : le vrombissement rauque du V2 dès qu’on le lance, le sifflement du rouage de transmission typique des Can Am. Nous savons que le moteur Rotax 650 n’est pas conçu pour épater la galerie avec une puissance explosive. Il se veut le groupe propulseur du juste milieu dans la gamme des cylindrées disponibles. Ce V2 Rotax de 650cc à 4 valves par cylindres gavé par un système d’injection Siemens VDO produit un respectable 65 hp. Malgré la puissance disponible, le 650 reste frugal et a une consommation avoisinant les 9l/100km en situation de randonnée rapide.
Il va sans dire que le moteur fournit une puissance plus qu’adéquate et honnêtement, en demander plus serait un simple caprice. La prestation de délivrance de puissance est instantanée et facilement contrôlable à l’accélérateur. La transmission bien calibrée travaille en symbiose avec le moteur.
En roulant, on remarque l’absence complète de vibrations parasites du moteur dans le guidon et les marchepieds. À cela s’ajoute la suspension à double niveau d’amortissement qui est franchement surprenante. En roulant normalement, la suspension porte un peu comme les anciennes voitures américaines, flottante et avalant 95% des petits chocs et amortissant efficacement les autres. Je m’attendais à voir le quad se coucher à la première courbe importante, mais il a conservé son assiette imperturbablement, s’inscrivant en courbe docilement bien à plat. Franchement, l’hégémonie de Polaris dans la douceur des suspensions est réellement menacée. La direction, assistée avec trois niveaux de réglages ajustable au choix du conducteur, est précise et retourne un bon feed-back de la surface du sentier.
Enfin, pour ceux qui veulent se servir du quad comme cheval de trait, les Outlander ont une solide capacité de remorquage de 1300 lb, gracieuseté du cadre G2.
Bref, un savant mélange de précision de conduite, de confort de roulement, de la disponibilité facile de puissance, d’absence de réaction vicieuse, et d’un aplomb imperturbable de son assiette, le Outlander se hisse parmi les meilleurs randonneurs
Un mot sur les accessoires Can-Am
Contrairement aux VTT prêtés par les fabricants, celui de Josée était abondamment équipé d’accessoires d’origine du fabricant. Ces accessoires ont l’avantage d’être spécifiquement étudiés et fabriqués pour d’incruster au véhicule tellement qu’ils s’adaptent en symbiose. C’est particulièrement vrai pour les élargisseurs d’aile et le pare-brise qui s’enlève en soulevant deux cliquets. Celui-ci offre une visibilité exemplaire, protège bien le conducteur du vent et il est exempt de vibration. Can Am pousse le raffinement de ses accessoires assez loin. Par exemple, le treuil est fourni avec une télécommande et les pouces et poignées chauffantes ont leur commande réglable en 4 positions rétroéclairées (!) installée à gauche du guidon, bien accessible du bout du pouce.
Quant au coffre arrière, il est de belle apparence et d’une très bonne contenance. Il est pourvu d’un joint de caoutchouc tout le tour de l’ouverture pour sceller le couvercle contre les intempéries et la poussière.
Or, pour assurer son étanchéité, il faudra éviter de le remplir à plein rendement. Lors d’un essai antérieur (ride de gars de 2012) nous avons utilisé un coffre identique, chargé à ras bord des bagages du rédac-chef Steve Maillet. Étant donné qu’il n’y a qu’un loquet au centre, le couvercle tend à se déformer par la pression du matériel à l’intérieur et laisser l’eau s’infiltrer en quantité importante. Je vois encore la mine déconfite du pauvre rédac-chef qui dépliait son linge détrempé. Rajouter un 2e loquet aiderait grandement à corriger ce défaut.
Finalement
Ce galop d’essai du Can Am Outlander 650 Max XT nous permet de constater que Can Am a réussi à bien étager distinctement ses deux gammes de Outlander. Alors que la gamme L offre un quad au tempérament ludique, vif et joueur à très bon prix, la gamme Outlander offre une sérénité de roulement, quiétude et compétence globale de meilleur niveau. Que ce soit au niveau des cylindrées supérieures, du raffinement des suspensions, du contrôle des vibrations, des éléments de carrosserie plus étoffés et d’éclairage supérieur, la gamme Outlander est vraiment un up level qui justifie le surcroît de prix demandé par rapport à la gamme L.
Assurément, le Can Am 650 Max est un quad qui comblera son propriétaire par son niveau de performance globale parmi les plus élevés.