En consultant plusieurs conversations sur différents forums internet à propos de l’entretien du filtre à air ou encore du modèle choisi, on se rend rapidement compte que les choix de filtre ainsi que la méthode d’entretien sont aussi différents et même parfois farfelus d’une personne à l’autre. Il y a de quoi à ne plus en dormir tellement chacun a sa recette. Faisons ensemble le tour du dossier pour comprendre ce qu’il en est.
Pour en savoir un peu plus !
Quels sont les rôles de votre filtre à air ? Oui les rôles, il ne fait pas que filtrer !!!
Le filtre à air est monté à l’intérieur de l’admission d’air de votre moteur, il a comme première fonction de retenir les particules en suspension dans l’air.
Un autre rôle du filtre groupé à son boitier est d’étouffer le bruit de l’air qui s’engouffre dans le moteur. Ce bruit de ronronnement peut sembler harmonieux pour certains, mais peut être irritant pour d’autres. Le remplacement du filtre d’origine pour un de performance ou bien une modification du boitier du filtre va souvent laisser ce bruit plus perceptible.
En dernier rôle, le filtre sert aussi à arrêter un possible retour de flamme. Maintenant que la plupart des quads sont à injection, les retours de flamme ne sont pratiquement plus de notre réalité. Toutefois, cela est toujours possible avec un quad à carburateur où un mauvais dosage de l’étrangleur (choke) pouvait facilement en produire un.
Ici, je vais surtout approfondir la première fonction, nous ne pouvons pas ignorer que l’environnement de fonctionnement d’un quad est souvent très aride et chargé de poussière, boue, neige, eau et tout ce qui se trouve dans la nature. Il n’est pas à négliger que le boitier du filtre travaille de pair avec le filtre.
Faisons le trajet de l’air
Le boitier de filtre va capter son air à l’endroit le moins poussiéreux et le plus élevé sur le quad, souvent près du guidon pour qu’un minimum d’eau et de poussière s’y infiltre. Il va aussi servir à contrôler la turbulence de l’air pour permettre l’entrée de celle-ci de façon plus uniforme dans le moteur et y améliorer la performance. Le boitier continue alors son travail en déviant l’eau et les particules plus importantes dans le fond tout en évitant de contaminer le filtre. L’eau, quant à elle, pourra ressortir par un orifice qui la laisse seulement passer de l’intérieur vers l’extérieur du boitier. Les particules plus importantes vont y rester emprisonnées. C’est à partir de maintenant que le filtre complète le processus de nettoyage de l’air en retenant les particules fines.
N’oublions pas le plus important!
L’intrusion de contaminant dans un moteur peut avoir des répercussions très graves pour votre moteur. La poussière ne doit en aucun cas passer du côté moteur de votre filtre.
Le premier inconvénient dans le cas d’un quad à injection va être l’encrassement des différents capteurs dans l’admission d’air. Ils sont utilisés pour calibrer la quantité d’essence à injecter et doivent rester propre pour être le plus précis et performant possible.
Le deuxième inconvénient, lui, est de taille : l’effet abrasif de la poussière sur les composantes internes du moteur. Le résultat est irréversible et entrainera votre tirelire dans un amaigrissement majeur suite à de coûteuses réparations du moteur. Il pourra en résulter une perte de puissance et une surconsommation d’huile en allant jusqu’à la destruction totale du moteur.
Passons maintenant à l’atelier
Dans l’industrie du quad, les fabricants utilisent principalement 2 types de filtres à air, celui de papier semblable à ceux utilisés dans l’industrie de l’automobile et le deuxième en mousse. Nous pouvons aussi retrouver un mélange des 2 types ensemble, filtre papier recouvert d’une mousse huilée. L’entretien est très différent entre ces 2 types de filtres, mais leur performance est généralement de 97% ou bien 6 microns donc sans reproche pourvu qu’il soit bien entretenu.
Dans ce premier cas, allons-y avec le filtre papier
Ce filtre n’offre aucun entretien, il doit être jeté aux rebus lorsqu’il est trop encrassé et doit être remplacé par un neuf. Dans certains modèles de quad, il est recouvert d’un préfiltre qui nécessite un entretien périodique plutôt simple. Il a comme fonction de bloquer les plus grosses impuretés.
La vérification de l’état du filtre papier se résume à le retirer de son boitier et d’y faire passer de la lumière de l’intérieur vers l’extérieur à l’aide d’une baladeuse de mécanicien. Si le filtre est endommagé, aussi minime que ça peut paraitre, on le remplace. Si possible, comparez-le avec un neuf et votre jugement va rapidement confirmer son état. On peut aussi le taper légèrement sur une surface et voir la quantité de poussière qu’il va y laisser. Dans le doute, on le remplace, car il ne sera jamais remplacé trop souvent.
NE JAMAIS souffler le filtre à l’air comprimé, le résultat va être plus négatif que d’autre chose. La pression de l’air va transformer la surface du filtre en y modifiant le positionnement de ses fibres. L’efficacité de filtration va être réduite, car la grandeur des alvéoles de papier va être agrandie.
Le préfiltre s’il en est équipé doit simplement être nettoyé à l’eau savonneuse et rincé à grande eau puis bien asséché à l’air libre. Cette étape devrait être effectuée très souvent. Les fabricants suggèrent de le faire à chaque randonnée.
En deuxième cas, les filtres de mousse
Il y a plusieurs configurations de filtres de mousse, mais leur entretien est généralement semblable. Il existe des filtres à une mousse et à double mousse.
Ici, nous voyons un filtre d’origine à une seule mousse qui offre la possibilité de se séparer de son support. Le fait de se séparer de son support facilite son entretien. Remarquez qu’il est très évident que son heure du bain est plus que requise.
Ce Filtre UNI. est de type double mousse. La mousse extérieure a la fonction de préfiltre et sa densité y est moindre. Le préfiltre se démonte de l’ensemble. Le filtre lui-même ne se sépare pas de son support ce qui complique légèrement son entretien.
Il est maintenant temps d’y travailler un peu
Accédez à votre filtre en retirant le couvercle du boitier. Souvent, le manuel du propriétaire donne cette information. Vous allez alors y voir le filtre. Remarquez les saletés au fond du boitier. On y retrouve eau, poussière, huile et un peu de tout. Il n’est pas alarmant d’y voir une petite quantité d’huile. C’est la ventilation du carter moteur qui y respire via le boitier de filtre et y laisse parfois de l’huile.
Retirez le filtre à air en prenant soin de ne pas laisser entrer d’impureté dans l’admission d’air du moteur. Une fois le filtre retiré, inspectez le tuyau d’admission à la recherche d’accumulation de poussière. Si vous y trouvez de la poussière, recherchez la source de cette infiltration et remédiez à la situation sans tarder.
Pour nettoyer le boitier de filtre, retirez le bouchon de drainage de celui-ci. Laissez égoutter et nettoyez-y l’intérieur. Pour ma part, j’utilise du nettoyeur de pièces de frein et un chiffon. C’est très efficace.
Pour laver votre filtre, je déconseille grandement d’utiliser de l’essence, il est préférable d’utiliser un produit solvant ininflammable ou un produit qui a point d’éclair élevé (ex : kérosène). L’utilisation d’un produit spécialement conçu pour ce travail est plus performante, sécuritaire, de bonne odeur et économique.
C’est l’heure du bain
Séparez le filtre de son support, si applicable. Imbibez le filtre de nettoyant, faites-le pénétrer avec vos mains puis laissez-le reposer quelques minutes.
Rincez le filtre dans un bac d’eau chaude savonneuse. Égouttez-le, mais ne le tordez surtout pas. Le tordre va l’abîmer.
Changez l’eau de votre bac avec de l’eau chaude sans savon, répétez le rinçage et égoutter.
Épongez à plusieurs reprises le filtre avec un papier essuie-tout et laissez-le sécher. Il est très important qu’il soit bien séché pour la prochaine étape sinon, l’eau restant dans le filtre va repousser l’huile à filtre.
Une fois le filtre bien séché
Il est temps de le huiler. Pour ma part, lorsque j’ai un filtre sans son support, j’utilise un sac Ziploc et y insère le filtre. Je verse environ 1 onze d’huile pour filtre en mousse et referme le sac. Je masse le filtre pour y faire pénétrer l’huile uniformément. Une huile de couleur aide à confirmer l’application uniforme.
Dans le cas d’un filtre qui ne se sépare pas de son support, j’utilise une quantité d’huile que j’étends dans mes mains pour ensuite masser le filtre. La quantité de 1 onze au total est habituellement bonne. Si vous avez un préfiltre de mousse, huilez-le de la même manière avec un Ziploc. Égouttez-le pour éliminer l’excédent d’huile qui pourrait y avoir. La couleur uniforme confirme la bonne application.
Dans le cas d’un filtre qui se fixe au boitier de filtre avec un collet, il est important de dégraisser la bride de fixation. Une bride huileuse pourrait glisser et se débrancher du boitier. Le filtre se retrouverait alors dans le fond du boitier et d’aucune utilité.
Lorsque le filtre se fixe dans le boitier sans collet, mais plutôt par coincement entre le couvercle, il est de mise d’appliquer de la graisse sur le point de contact du filtre et de son boitier. Cette graisse assure un branchement étanche. Elle occupe les interstices et y emprisonne les poussières qui s’y infiltrent.
En conclusion
Le choix de filtration est bien personnel. Un filtre papier rend l’entretien simple, mais certains le trouvent couteux. Le filtreur à l’huile est plus facile à vérifier son niveau d’encrassement. Celui de papier se souillera dès la première sortie et ne changera pas de couleur par la suite. La jonction du filtre de papier dans son emplacement devra être soigneusement graissée pour éviter l’infiltration de poussière. C’est un point faible. Pour toutes ses raisons, je préfère les modèles à l’huile, malgré l’entretien supplémentaire qu’ils requièrent.