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La Pratique Du Quad S’impose Dans L’économie Québécoise

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Par le travail incessant de ses 119 clubs affiliés, la Fédération des clubs quad du Québec (FQCQ) déploie un réseau de 25 000 km sur le territoire québécois. Le réseau est sillonné par 250 machines d’entretien, est signalisé, cartographié et peut emmener des quadistes au cœur de beaucoup d’agglomérations québécoises qui accueillent à bras ouverts les retombées économiques qui viennent à eux. En fait, quelle est la réelle valeur de l’apport financier de l’activité du quad dans l’économie québécoise? Pour répondre à cette question plus que pertinente, la FQCQ a fait faire dernièrement une étude indépendante par la firme Zins Beauchesnes et associés.

CONTEXTE DE L’ÉTUDE

La firme ne partait pas d’un canevas vierge, car la FQCQ désirait dresser le tableau de l’évolution des retombées depuis l’ancienne étude de 2004.  Zins Beauchesnes a donc dressé un état de la situation actuelle pour établir les retombées de l’activité récréotouristique du quad et de l’importance de l’activité dans l’économie du Québec. En plus de la mise à jour des données antérieures, la firme a assimilé à son travail les données secondaires des nouvelles activités apparues dans l’univers quad dans la dernière décennie.

Cela a permis de mettre en lumière que l’industrie du quad a profité d’évolutions bénéfiques dans la dernière décennie. On peut penser à la venue des autoquads, au raffinement généralisé des motoquads, au financement amélioré des clubs, à la cartographie, à la signalisation et à l’amélioration des surfaces de roulement des sentiers, à l’arrivée de tours organisés touristiques structurés, aux changements réglementaires à la Loi sur les véhicules hors route, etc. Tous ces changements favorisent une pratique récréotourisque du quad qui est sur une lancée de croissance intéressante pour tous les intervenants : pouvoirs publics, commerçants, exploitants de sentiers et adeptes.

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LES CHIFFRES

Sans tarder, le chiffre brut de dépenses engendrées par l’activité quad est de 1,2 milliard de dollars annuellement et les retombées économiques sont de 600 millions de dollars dans la seule province du Québec. Elles ont augmenté de 88% depuis 2004, tel qu’expliqué dans le tableau ci-dessous.

Progression des dépenses centrées des quadistes entre 2004 et 2014

 Dépenses 2004Dépenses 2014
Dépenses variables291,7 M$651,6 M$
Dépenses fixes300, 0 M461, 8 M
Dépenses totales591, 7 M1 113,4 M$
* Source : Impact économique du quad au Québec, 2015, Zins Beauchesnes et associés

Les dépenses variables  varient d’un mois à l’autre comme les restaurants et l’hébergement lors des voyages, l’achat d’équipements ou de vêtements, ainsi que l’entretien et les réparations du VTT. On remarque que c’est le poste qui a eu la plus forte progression avec une majoration de 223% sur dix ans. Les gens dépensent donc davantage pour les activités corollaires à l’utilisation de leur quad, ce qui est très encourageant pour les intervenants dans le milieu et la FQCQ.

Les dépenses fixes  sont mensuelles et sont semblables d’un mois à l’autre. On pourrait y inclure les paiements d’emprunt pour l’achat du quad, les assurances, etc. La progression de 153% est cohérente avec celle des prix des véhicules et surtout avec l’arrivée des autoquads.

En analysant plus loin les données, nous pouvons voir dans le tableau ci-dessous la ventilation des divers aspects des impacts économiques associés aux débours des quadistes dans la pratique de leur activité.

Impacts économiques causés par les dépenses centrées des quadistes en 2004 et 2014

 20042014
Emploi temps plein6 012 emplois12 119 emplois
Valeur ajoutée aux prix de base245 420 000 $481 277 839 $
Revenus taxation au fédéral55 845 000 $108 672 411 $
Revenus taxation au provincial83 310 000 $160 712 894 $
PIB correspondant336 790 000 $633 814 580 $
* Source : Impact économique du quad au Québec, 2015, Zins Beauchesnes et associés
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CE QUI EST NON QUANTIFIABLE

L’engagement de 3000 bénévoles mobilisés : Tel que libellé dans le rapport abrégé de la firme Zins Beauchesnes, « cette valeur de l’industrie du quad s’appuie essentiellement sur la qualité des sentiers, et le réseau de 25 000 km de sentiers interreliés balisé, signalisé, et bien entretenus qui offre l’opportunité de découvrir le Québec et ses régions par de longues randonnées et une variété de circuits ainsi que l’accès à des infrastructures de services tout au long des sentiers».

Or, on se rappellera que la clef de voûte de tout l’échafaudage des sentiers de quad au Québec est les 3000 bénévoles qui déploient une intarissable mobilisation pour maintenir à bout de bras le réseau de sentiers, envers et contre tous. Ce n’est pas que le nombre d’heures investi qui compte, c’est aussi la détermination de ces gens qui sont de façon permanente en mode solution pour surmonter les problèmes et ainsi, maintenir le réseau de sentiers. Parce que pour eux, c’est justement ça, la mission : faire des trails pour rouler en quad avec les amis.

Tant que l’aspect d’offrir des sentiers de qualité pour permettre aux circuits récréotouristiques de s’implanter et de fonctionner rentrera dans le cadre de la mission des bénévoles, tout ira pour le mieux. Mais l’équilibre est précaire entre la réalisation de leur mission et la perception que leur travail prend une tangente commerciale pour permettre à d’autres de faire de l’argent avec leur labeur. Déjà quelques clubs dont leurs sentiers hébergent la Route Quads commencent à émettre des réserves à cause du surcroît de travail et du niveau de responsabilité qu’elle apporte.

Ces réprobations devraient allumer une lumière jaune dans le tableau de bord de la FQCQ, car la démobilisation des bénévoles équivaudrait pour la FQCQ à trouver environ $ 40 millions annuellement pour compenser leur bénévolat. Divisé sur les 57 000 cartes de droit d’accès, cela représenterait une hausse annuelle de $ 700,00 par carte. Cela ne serait pas soutenable ce qui démontre quel trésor représente le travail des bénévoles.

PERSPECTIVES D’AVENIR

Dans son travail de ratissage d’informations, la firme a constaté au fil des entrevues faites avec les différents intervenants du milieu que la pratique du quad a atteint un échelon de maturité qui en fait un produit récréotouristique crédible. En effet, les artisans du réseau peuvent tabler sur trois grands piliers :

  • Un réseau de sentiers organisé qui est le fleuron mondial. Très peu d’organisations au monde peuvent se targuer d’étaler un réseau de 25 000 km de sentiers. Pourtant, il en reste encore à faire pour compléter le réseau : finir de connecter l’ensemble des clubs (dont ceux de la Côte-Nord et l’Abitibi), poursuivre l’objectif de consolidation de la pérennité des sentiers afin de les rendre durables d’un niveau de 40% actuellement à 75 %;
  • Des entreprises touristiques qui offrent des forfaits quad ou des tours organisés de quelques jours à une semaine apparaissent un peu partout sur le territoire. C’est signe que le quad est maintenant perçu comme un produit touristique mûr par l’industrie. Selon plusieurs ATR consultées, le quad est encore un produit touristique complémentaire dans la majorité des régions. Mais par une mise en marché accrue de l’activité, tant au Québec qu’à l’étranger, on pourra en faire un produit d’appel comme le club de VTT de la Matapédia a réussi à le réaliser à Amqui.
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Évidemment, pour soutenir l’offre, il faudra densifier le nombre d’attraits touristiques sur les sentiers ainsi que les accès aux services de ravitaillement, de restauration et d’hébergement;

  • Une réputation collective au blason redoré auprès d’un public de plus en plus large. L’image des pollueurs irrespectueux de l’environnement et de la quiétude des résidents locaux fait place à une image de gens qui respectent l’environnement par l’aménagement d’infrastructure pour protéger la végétation et la faune et la quiétude des gens par le respect scrupuleux des droits de passage (par la très grande majorité).

Avez-vous remarqué quels sont les intervenants qui sont toujours interpelés pour faire progresser sur le terrain le produit d’appel à la naissante industrie touristique? Les 3 000 bénévoles des clubs. Et qui sont ceux qui vont bénéficier monétairement de l’usufruit de travail sur le terrain? En tout cas, ce ne seront pas les clubs qui seront les premiers bénéficiaires.

C’est ici qu’on évolue en terrain très délicat, car la FQCQ et l’industrie touristique devront être assez avisées pour maintenir la mobilisation des bénévoles qui est la pierre angulaire du système. Une sorte de symbiose devra être développée de façon à ce que toutes les parties prenantes au dossier puissent trouver avantage à œuvrer ensemble à l’éconosystème du quad récréotouristique au Québec. Un travail très délicat pour la FQCQ, mais c’est le défi à gérer pour être dans la cour des grands.

Bref, si les astres s’alignent correctement, Zins Beauchesne projette un maintien de la pente ascendante de croissance de l’activité pour la prochaine décennie. Cette vision positive de l’activité pourrait se réaliser concrètement par :

  • Une progression de 60 000 à 100 000 membres quadistes à la FQCQ;
  • Une progression des retombées économiques de $600 millions jusqu’à $1 milliard et des revenus fiscaux résultants de $ 400 millions;
  • Une augmentation des clientèles jeunes et féminines attirées par l’expérience quad qui pourra s’ajuster à leurs attentes;
  • Une quantité plus grande de voyages de touristes en quad par des adeptes québécois
  • L’intérêt émergent des intervenants touristiques devrait positionner le produit de manière vigoureuse grâce à une mise en marché de l’expérience quad exceptionnelle à l’extérieur du pays. Il en résultera l’intérêt d’une clientèle internationale, surtout si le huard s’entête à plonger encore longtemps.

L’activité du quad a encore un très bel avenir au Québec grâce, d’une part, au travail acharné des bénévoles qui continueront à bout de bras le réseau de sentiers du Québec, supportés par la Fédération des clubs quad du Québec. D’autre part, les retombées financières actuelles et futures démontrent l’importance du phénomène quad au Québec. Sa montée en puissance des dernières années ainsi que la maturité des résultats qui commencent à apparaître (notamment la Route Quad) commencent à intéresser l’industrie touristique qui reconnaît que le quad a un excellent potentiel de produit d’appel, au même titre que la motoneige. Comme l’a dit René Lévesque le soir de sa réélection de 1981 : « Nous ne sommes plus un accident de parcours ».

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