Présente depuis 2005, la signature visuelle arborée par les quads Arctic Cat était devenue familière et commençait à dater sérieusement après 10 ans. Le coup de crayon des designers avait été heureux à l’époque et l’allure était loin d’être ridicule même aujourd’hui, mais le propriétaire d’un quad Arctic Cat 2007 qui voulait renouveler sa monture avait l’impression de racheter la même chose 8 ans après. Difficile pour la rétention de la clientèle en recherche de nouveauté.
Arctic Cat introduit donc une nouvelle gamme de quads renouvelés en 2015 : la famille XR. Nous avons eu un bref contact avec un exemplaire du modèle l’hiver passé lors du Jamboree d’hiver à Rivière-du-Loup et les impressions perçues alors avaient été très bonnes. Nous attendions de pouvoir rouler un exemplaire du XR sur une plus grande période pour pousser notre évaluation.
Carrosserie et finition
Le nouveau dessin de carrosserie introduit par Arctic Cat est sobre et consensuel. Il ne déplaira pas par excès de style et nous pensons qu’il passera à travers les outrages du temps aussi bien que la génération introduite en 2015. La ligne haute des ailes avant qui s’inclinent légèrement vers l’avant suggère puissance et dynamisme. Les arêtes qui définissent les plans des volumes de la carrosserie ont des lignes pures et raffinées. Les phares ont un regard félin, surtout lorsque soulignés par la ligne lumineuse blanche en bordure inférieure du boitier et actualise le concept développé dans l’ancienne génération. Nous remarquons aussi une bonne qualité d’assemblage et de finition.
Les ailes, larges, offrent une excellente protection contre les éclaboussures et les marchepieds intégraux protègent bien contre les branches, roches soulevées par les roues et autres. Cependant, la hauteur des ailes avant combinée à la position avancée des roues permet de projeter de hautes éclaboussures d’eau devant le quad qui viendront gicler sur le conducteur.
Pour en revenir aux phares, ils sont un élément de style très fort du nouveau design et Arctic Cat innove en introduisant un effet lumineux d’une ligne de DEL à la Audi dans les phares avant et les feux rouges arrière.
Arctic Cat introduit avec le XR trois niveaux d’équipements dont les différences sont brièvement énumérées dans le tableau ci-dessous :
XR 700 BASE | XR 700 XT | XR 700 Limited |
Panneaux de carrosserie moulés de couleur
Roue d’acier peinturée Phares halogènes | Peinture style automobile
Roue aluminium Direction assistée (eps) Phares halogènes munis d’une bande de lumière | Caractéristiques du XT plus :
Treuil de 300 lb Warn Parechoc avant et arrière Lumière DEL munie d’une bande de lumière |
La version de base offre une carrosserie de plastique moulée de couleur unique vert sauge. La version XT est pourvue d’une carrosserie peinturée de couleur rouge, marine ou camo et la version Limited offre la version noire avec des décalcomanies aux accents vert lime.
Le XR a été développé dans le souci d’offrir le meilleur accès possible aux éléments mécaniques. À titre d’exemple, on a accès au filtre à air et à la batterie simplement en soulevant le siège. En enlevant les deux panneaux latéraux du côté moteur, on dégage un large pan qui expose le groupe propulseur et le système d’échappement. Les fusibles sont placés derrière un panneau latéral sur le côté du faux réservoir. Dans cette opération, le petit compartiment vide-poche pratique de l’ancienne génération est disparu et a été remplacé par un compartiment étanche d’une capacité de 5,4 litres accessible par l’arrière.
Les porte-bagages sont conçus d’une structure d’acier recouverte d’un thermoplastique avec recouvrement caoutchouté. Ils ont une capacité de 100 lb à l’avant et de 200 lb à l’arrière et sont munis du système d’attache rapide SpeedRack II qui permet d’attacher rapidement des équipements offerts par Arctic Cat. Le manufacturier a également eu la bonne idée de conserver le récepteur d’attelage de 2 pouces.
Ergonomie, instrumentation et éclairage
La position de conduite est plus basse et neutre que l’ancienne génération et la position du guidon par rapport au pilote a été optimisée. Les rapports marchepied / guidon / selle conviendront aux conducteurs de toute taille. Le siège est bien rembourré et sera confortable durant les longues randonnées.
L’instrumentation numérique est maintenant installée sur le capot et entièrement numérique. Illuminée d’un éclairage blanchâtre le soir venu, elle présentera les informations usuelles: Vitesse, niveau d’essence, odomètre (total ou journalier), l’heure, horodateur (en sous-menu), sélection 2WD/4WD, phares de croisement ou hautes et le rapport de transmission engagé. Autres informations disponibles : température d’entrée d’air, température du moteur, voltage, RPM. Bien que les menus du compteur soient faciles à utiliser, il y aurait pu y avoir un peu plus d’effort pour rendre le tout plus lisible, notamment au niveau de la taille des chiffres.
Un mot sur l’éclairage des phares du quad qui est de type halogène qui n’ont pu être testés. Sur l’ancienne génération, ils étaient un des points faibles du véhicule et nous nous gardons une réserve sur l’efficacité de ceux du XR. Il serait intéressant de comparer l’efficacité de phares à DEL du Limited avec ceux halogènes du XT testé.
Comportement et puissance
Arctic Cat reconduit les moteurs qu’on connaissait déjà depuis quelques années : les 500, le 550H1 et le 700H1 qui est dans le véhicule à l’essai. Évidemment, il est muni d’une injection électronique qui assurera un départ facile par toute température.
Lorsqu’on lance le moteur en étant assis sur le quad, on constate que le contrôle du bruit et des vibrations a été grandement amélioré. À peine ressent-on des vibrations dans le guidon et dans les marchepieds. Le moteur 700 H1 est un moteur qui est déjà présent sur le marché depuis 2008. Il est reconnu pour sa fiabilité et son économie d’essence, mais pas pour ses performances. Les accélérations lors d’un départ arrêté sont moyennes. Lorsqu’on est en sortie de virage et qu’on relance les gaz, sa puissance n’est pas aussi imposante qu’on s’attendrait pour un moteur de cette cylindrée et on reste sur notre appétit. De plus, la vitesse de pointe de 96 km/h atteinte lors de l’essai nous porte à penser qu’Arctic Cat est au fait de la situation et a joué sur les ratios de transmission pour tenter de pallier la situation. Cependant, le couple moteur permet une bonne tenue dans les côtes. Bref, une révision du vénérable H1 qui commence à se faire faire la barbe par les récents 500cc permettrait de rendre justice à l’excellent châssis que nous propose Arctic Cat.
La puissance est transmise aux roues via une transmission automatique Duramatic à prise constante de type CVT. Cette transmission est un modèle du genre et présente une fiabilité sans faille. Comme la courroie est pincée en permanence, la linéarité de la puissance est constante lorsqu’on évolue dans des passages techniques délicats. Un mot sur le maniement du levier situé à gauche: il est d’une facilité d’utilisation et d’une précision remarquable.
Muni d’un réservoir d’essence de 22,5 litres, le XR présente une consommation estimée de 8 à 9l /100 km selon les conditions de sentiers. Cela lui apporte une autonomie d’environ 250km. D’ailleurs, l’économie de carburant du H1 est vraiment une des meilleures que nous avons mesurée dans la catégorie des grosses cylindrées, comparable à celles des Yamaha Grizzly 700 et Suzuki King Quad 750.
La tenue de route est la plus belle surprise de ce quad. Quand on se rappelle des anciens Arctic Cat, on se souvient du mauvais guidage des roues avant qui guidonnaient joyeusement dans les rigoles, surtout en descendant, sans compter le roulis en virage. Lancer ces vieux Arctic Cat dans un sentier sinueux en mode rapide, c’était du lourd. Arctic Cat a travaillé fort pour peaufiner le comportement de son XR : abaissement du siège du pilote de 2 pouces, moteur avancé de 2 pouces dans le cadre, révision des suspensions indépendantes à l’avant et à l’arrière à double bras triangulés. Au final, on a réussi à livrer une répartition des masses de 51% à 49%, ce qui annonce un équilibre presque parfait. Avec un débattement de 10 pouces à l’avant à l’arrière, et malgré le siège de pilote surbaissé, on conserve une garde au sol remarquable de 11 pouces.
En roulant avec le quad en sentier, on remarque très rapidement que l’amortissement du quad est stable et qu’en plongeant dans un virage, on place le VTT à l’emplacement précis désiré. Le roulis est parfaitement maitrisé. Il nous met rapidement en confiance et, pour pallier la puissance modeste du moteur, on entre un peu plus vite dans les longues courbes des chemins forestiers. La direction permet le guidage assuré sans dévier d’un iota dans sa trajectoire. Bref, il faut vraiment le pousser pour le déstabiliser. Conduire ce quad est un délice et fait rapidement oublier l’ancienne génération. En conduite hivernale, nous avons également remarqué son aplomb sur surface glissante et sa grande stabilité sur neige damée. Le système 4×4 d’Arctic Cat n’est pas étranger à cela.
La suspension, ajustable à cinq niveaux de précontrainte à l’avant et à l’arrière, possède un bon amortissement qui absorbe très bien les cahots. Attention cependant au deuxième rebond qui viendra vous claquer dans le dos. Si vous cherchez un amortissement souple à la Buick, vous n’êtes pas à la bonne adresse. Le XR vous offrira le comportement en sentier et un amortissement efficace à la VW.
La direction assistée du quad a un niveau d’assistance adéquat en toute circonstance. Le guidon était facile à manœuvrer en tout temps et nous n’avons pas remarqué d’assistance excessive à haute vitesse. Elle permet une manœuvrabilité à basse vitesse quand même surprenante pour un si gros quad. Un mot sur le système de frein qui est très facile à moduler, puissant et qui permet d’immobiliser le quad en une distance record. Remarquable.
Le quad est muni d’un système 4×4 débrayable électriquement à la volée par un commutateur au guidon. La traction aux quatre roues est constante et offre un roulement stable sur surface glacée. Jamais le derrière ne cherche à passer devant. Pour les cas plus extrêmes, il est possible de bloquer le différentiel par un commutateur électrique et d’avoir une traction barrée aux quatre roues pour obtenir une traction maximale.
Le complètement de la gamme en 2016…
… n’a pas eu lieu si l’on se fie au site web d’Arctic Cat. On attendait de voir les TRV évoluer vers la ligne XR (rebaptisée Alterra en 2016) et le moteur 1000 H2 ou même le moteur bicylindre 700 du Wildcat Trail se glisser dans le cadre. Malheureusement, cela n’a pas été le cas.
Le 1000 H2 reste dans l’ancien châssis, peut-être n’est-il pas compatible avec le châssis du XR, mais j’imagine quelle belle figure il y aurait faite. Quant au moteur 700 bicylindre, un examen rapide permet de conclure qu’il est trop volumineux pour y être introduit.
La gamme 2016 des deux places TRV est réduite à sa plus simple expression : retrait des cylindrées 1000 cc et 550 cc et l’édition Cruiser est discontinuée. Nous nous expliquons mal pourquoi Arctic Cat n’a pas continué le déploiement de sa lignée XR avec les TRV. C’est dommage.
En résumé
L’Arctic Cat XR/Alterra est un quad qui permet à Arctic Cat de prétendre à l’atteinte d’un plus haut niveau, que l’on parle de qualité ou de rendement général. La prestation de ce VTT est tout un pas en avant par rapport à la génération sortante que ce soit au niveau du confort, de la tenue de sentier, de la qualité générale perçue. Il a sa personnalité propre qui ne ressemble en rien à ce que les autres manufacturiers offrent. C’est le meilleur quad Arctic Cat à être sorti de l’usine de Thief River au Minnesota.
Cet impressionnant redressement nous fait oublier les vieux Arctic Cat et nous ne pouvons que nous imaginer le coup de circuit que cela aurait été s’il avait eu un moteur à la hauteur des capacités dynamiques du châssis pour lui faire honneur.
Pour plus d’informations sur les modèles cités ci-dessus ou d’autres modèles, visitez : www.arcticcat.com.