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La menace no1 pour les VHR? L’incivilité des usagers!

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Le problème de la délinquance dans le respect d’usage des sentiers n’est pas nouveau au Québec. Auparavant, en retrait devant l’urgence du financement déficient chronique des clubs, le problème du manque de civilité des usagers des véhicules hors route explose au premier plan dans l’ensemble des médias du Québec. En effet, alors qu’on voyait auparavant des citoyens intolérants à la présence de véhicules hors route dans leur environnement, on voit de plus en plus de capsules mettant en scène des producteurs agricoles qui dénoncent le mépris des gens qui envahissent sans vergogne leur propriété. À titre d’exemple, un pauvre agriculteur qui avait consenti un droit de passage pour les VHR moins de 24 heures auparavant, relatait que les motoneiges avaient passé à moins de deux mètres de sa maison et que des quads avaient osé pénétrer dans son hangar dont les portes étaient ouvertes. C’est tout simplement injustifiable et révoltant, tant pour le propriétaire, les clubs de VHR et l’ensemble des usagers VHR qui ont encore une base de savoir-vivre décente. 

La menace no1 pour les VHR

Ce problème est pris très au sérieux par les autorités des fédérations de véhicules hors route, soit la Fédération québécoise des clubs quad (FQCQ) et la Fédération des clubs de motoneigistes du Québec (FCMQ). L’hiver, l’activité de la motoneige est largement pointée du doigt par le public à cause des incursions des motoneiges hors-pistes qui sillonnent la campagne québécoise partout dans les moindres espaces de neige vierge. La FCMQ a donc fait une sortie médiatique avec l’Union des producteurs agricoles (UPA) pour lancer un message clair : la pérennité de l’activité passe par le respect de la propriété privée. Parlant ainsi d’une seule voix, la FCMQ et l’UPA démontrent qu’ils prennent au sérieux le fléau qui devra être combattu afin de garder la cohabitation harmonieuse entre le monde agricole et les VHR. Bien que la crise pointe la motoneige l’hiver, les quads ne sont pas en reste avec les intrusions estivales dans les champs de foin, de grains fraichement semés et autres délits.

La grande vulnérabilité des VHR

Pour réaliser combien ce problème est préoccupant, il faut comprendre que les réseaux de sentiers de motoneige ou de quad sont situés soit sur des terres publiques qui appartiennent 

à un gouvernement provincial ou municipal, soit sur des terrains privés qui appartiennent à une corporation ou à un particulier. Pour les quads, ils peuvent aussi emprunter le chemin public avec la bénédiction de la municipalité. Pas un seul kilomètre des deux réseaux n’appartient aux clubs. Les clubs sont donc en demandes constantes avec ces différents types de propriétaires pour faire passer leur réseau de sentiers. C’est un modèle d’affaires unique à grande échelle qui repose sur une relation de confiance entre les usagers et le milieu. Les règles de civilité de respect d’autrui et de sa propriété, de politesse et de courtoisie sont donc une pierre angulaire de la fondation du système VHR au Québec. De plus, il serait simpliste de pointer du doigt les jeunes qui sont plus individualistes que leurs ainés, mais cela est inexact, car plusieurs têtes grises ont été vues en train de lancer leur bolide de manière inopportune. 

Bien que cela soit évident pour certains, ce ne sont plus des usagers qui se laissent emporter par la griserie de la puissance démesurée de la machine. Et qui dit puissance démesurée, dit destruction lorsque la machine est déchainée par son pilote. Une motoneige Tundra ne laissera pas grand dégât après un passage, mais une motoneige de montagne, dans ses joyeux « woueeep! woueeep! » peut creuser assez loin pour faire remonter la terre sur la surface de la neige. Quant aux côte-à-côtes de près de 200 chevaux qui font de grandes arabesques en dérapage contrôlé dans les champs, il faut voir les dommages dans une plantation d’automne pour comprendre l’importance des pertes supportées par les agriculteurs.  

Le propriétaire qui est témoin de ces incursions sur son terrain voudra faire cesser ces agissements en annulant sur le champ le droit de passage qu’il a concédé aux clubs VHR. Que ce soit pour des raisons de colère, de désir de protéger son bien, de crainte contre les usagers trop audacieux, le résultat sera le même : les réseaux se morcelleront un peu partout en province, parfois en bloc de propriétaires et ce, beaucoup plus rapidement que les clubs pourront colmater les brèches. Ces derniers pourront être pris d’une grande lassitude de négocier pendant des mois des droits de passage délicats qui ne dureront qu’une semaine ou moins. Enfin, de toute évidence, l’argument que les sentiers permettront d’endiguer la circulation des VHR à un endroit sur un tracé précis sur la terre ne tient plus.

La menace no1 pour les VHR

Rebâtir la confiance de la communauté dans la pratique du VHR

Une fois mise en perspective, on comprend que l’incivilité des usagers ne peut plus être associée à un phénomène passager qui n’aura pas d’incidence pour l’activité. Par le biais des réseaux sociaux, le propriétaire affligé du fléau se rend compte qu’il n’est pas seul. Minimalement, il se sentira conforté de bannir tout ce qui a un moteur de sa terre, et peut-être voudra-t-il se regrouper avec ses voisins? Bien que le monde VHR redoute cette situation, personne ne peut tenir rigueur à ces gens de réagir ainsi quand, après avoir partagé leur bien gracieusement avec la communauté, ils se voient bafoués de la sorte.

Alors, comment endiguer cet épineux problème? À la base, on parle d’un problème de comportement de l’humain qui est égocentrique et qui recherche son contentement. C’est un corollaire du syndrome « Libârté ». L’individu cherche son plaisir immédiat qui consiste à faire monter le taux d’adrénaline et ne veut surtout pas être entravé dans sa quête de plaisir. Les deux options sont l’éducation et la coercition. 

Déjà, la FCMQ et l’UPA ont commencé à faire front commun pour sensibiliser les gens de l’importance de respecter la propriété privée. Le message a deux objectifs distincts : de faire comprendre aux propriétaires que les intervenants comprennent leur désarroi et qu’ils vont prendre des mesures pour atténuer le problème et de sensibiliser l’usager délinquant des conséquences de l’intrusion sur la propriété privée. Clairvoyante, la FCMQ a d’ailleurs mis une section d’information pour l’utilisation responsable des motoneiges hors-pistes dans la nature.  Peut-être que la FQCQ devrait emboiter le pas au retour de l’été, c’est à voir. 

La problématique de la conduite inappropriée des machines surperformantes ne s’estompera pas en un clin d’œil et il est important que tous les acteurs dans la chaine de l’activité mettent l’épaule à la roue pour faire passer le message. Pour l’instant, on dirait que les problèmes apportés par les nouvelles créations survitaminées de l’industrie n’appartiennent qu’aux fédérations et clubs d’utilisateurs de VHR. Il serait temps que l’industrie des fabricants mette l’emphase du message aux clients que des responsabilités sociales viennent avec l’utilisation des véhicules hors route. Il faut que le message soit uniforme pour espérer infléchir les comportements indésirables. 

Quant à la répression, il est un peu utopique de penser de les attraper sur le fait, car dès que se pointeront les gyrophares de la force constabulaire, les motoneiges hors-pistes prendront la poudre d’escampette en quelques prestes « Wouep! Wouep! » Ce sera plus compliqué de fuir en quad, mais la fuite sera aussi probable. Faudra-t-il utiliser des drones pour les traquer et les cueillir plus loin? Ou encore, utiliser l’hélicoptère comme cela s’est fait dans le parc des Laurentides de façon plus large? Beaucoup de logistique à déployer pour une problématique qui n’occupe pas une si grande place à l’échelle de tous les problèmes sociaux du Québec.

L’urgence de changer les choses

Dans le cours actuel des événements, le monde des VHR tel que nous le connaissons pourrait changer drastiquement dans l’espace de quelques années. Imaginons un rejet en bloc des VHR par les propriétaires dans les régions urbanisées, le terrain de jeu ne pourrait se résumer qu’aux terres publiques. L’activité serait beaucoup moins accessible pour les usagers qui devront faire des heures en remorques pour joindre les terrains de jeu. Imaginons aussi la lassitude des bénévoles à tenter de réparer sans cesse les pots cassés. Il est donc de première importance que l’ensemble de l’industrie travaille de concert à endiguer le problème si tout le monde veut vendre des VHR pendant plusieurs années.

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